Étude sur les perceptions, anticipations et préférences pour les bénéficiaires de la CMU-C

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Ce rapport analyse les perceptions subjectives, les anticipations et les préférences pour la santé des bénéficiaires de la CMU-C à l’aide de l’enquête Valeur de la santé réalisée en France en 2009. Il a été réalisé conjointement par Brigitte Dormont et Cécile Gayet de l'Université Paris-Dauphine (LEDa) ainsi que par Anne-Laure Samson, de l'Université de Lille (LEM).

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Ce rapport analyse les perceptions subjectives, les anticipations et les préférences pour la santé des bénéficiaires de la CMU-C à l’aide de l’enquête Valeur de la santé réalisée en France en 2009 sur un échantillon représentatif de 3331 individus. Les résultats montrent qu’à structure d’âge et de sexe équivalente, les bénéficiaires de la CMU-C ont des perceptions plus négatives que les autres assurés sociaux de leur état de santé et de leur qualité de vie récente (sur les douze derniers mois) ou totale (passée, présente et future). Ils ont aussi des anticipations plus pessimistes concernant leur longévité, leur état de santé et leur niveau de vie. Leurs consentements à payer pour la santé et pour la longévité sont plus faibles.

 

Toutefois, ces résultats changent lorsque l’on tient compte de la situation actuelle des individus en matière de santé et de revenu : toutes choses égales d’ailleurs, les bénéficiaires de la CMU-C n’apparaissent plus significativement plus pessimistes que les autres assurés sociaux sur leur état de santé récent et futur et sur leur qualité de vie récente. En revanche, ils restent particulièrement pessimistes sur les appréciations de leur qualité de vie en général, de leur niveau de vie futur et de leur longévité. L’analyse en régression multivariée des préférences indique que - toutes choses égales par ailleurs - les bénéficiaires de la CMU-C n’accordent pas moins d’importance que le reste de la population à la santé et à la longévité en bonne santé.

 

Les appréciations subjectives et anticipations n’influencent pas significativement le recours aux soins, qui dépend surtout du statut assurantiel, à l’exception des soins dentaires. Ces résultats confirment l’importance de l’assurance complémentaire dans les décisions individuelles de santé. Néanmoins, les appréciations subjectives et anticipations sont significativement corrélées à certains comportements à risque tels que le tabagisme, la consommation risquée d’alcool et la probabilité d’être en insuffisance pondérale. Enfin, nous n’observons aucune spécificité pour les bénéficiaires de la CMU-C : toutes choses égales par ailleurs, la prise en compte des variables subjectives ne modifie pas l’impact du statut assurantiel sur les comportements de santé.

 

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